Nous arrivons à une période charnière de l'année, la période propice aux régimes en tout genre avant l'épreuve tant redoutée du maillot de bain. On fait subir à notre corps un véritable supplice parfois pour perdre quelques malheureux kilos et ressembler un peu plus à l'idéal de nous-même que nous avons en tête.
Parfois de manière très brutale, nous changeons notre alimentation, nous en diminuons les quantité pour toujours maigrir plus et plus vite. Et une fois l'été arrivé, les bonnes comme les mauvaises habitudes alimentaires s'envolent pour laisser place aux excès en tout genre, car oui, ce sont les vacances, tout (ou presque) est permis.
Ainsi, après plusieurs mois de frustration, de privation, de changement alimentaire, on reprend gaiement notre routine habituelle, et on reprend aussi bien souvent les kilos si difficilement perdus avec de temps en temps d'autres petits kilos qui les accompagnent parce-que les autres se sentaient seuls.
Chaque année, un nouveau régime arrive sur le marché. C'est le meilleur, le plus tendance, le plus pratique, le plus facile, le plus rapide ... Bref, les publicitaires ne manquent pas d'arguments pour faire consommer toujours plus, même lorsqu'il s'agit de se priver de nourriture. Paradoxal non?
Les femmes ne sont jamais assez minces, les hommes ne sont jamais assez musclés. Et lorsque le soleil pointent le bout de son nez, c'est la panique! Les mauvaises habitudes alimentaires qui ont engendré une prise de masse grasse ne sont jamais remises en cause, pas plus que les raisons de ces mauvaises habitudes. Une fois le régime terminé, qui se concentre uniquement sur l'apport de nourriture, on nous délaisse et nous laisse retourner à nos angoisses et à notre ancienne routine.
Il existe une pléthore de régimes dits amaigrissants, voici quelques précisions afin d'éviter de fourvoyer :
" - Le jeûne : Il s'agit de supprimer tout apport alimentaire, pendant un jour, trois jours, sept jours, voire jusqu'à vingt et un jours. On ne prend que des liquides (3 litres/ jour). Les boissons autorisées sont : l'eau, le bouillon de légumes (sans consommer les légumes) et les jus de fruits frais.
Cette pratique est salutaire, lorsqu'il y a une maladie et la nécessité pour le corps de s'épurer. Mais ce n'est pas en soi un moyen de maigrir. D'autre part, dès que l'on dépasse deux à trois jours de jeûne, une surveillance médicale est nécessaire (contrôle de la tension, de la fonction rénale).
Il est indispensable de noire abondamment pour permettre aux reins d'éliminer les toxines. Attention, il peut exister des "crises d'élimination", souvent fort désagréables, le 1er ou le 3e jour et le 7e ou le 10e jour.
Pour éviter ces contrecoups, il est nécessaire avant de commencer un jeûne d enettoyer ses intestins, et de toujours commencer un jeûne le soir. Enfin, la reprise alimentaire doit être progressive.
- Le régime "zen" : Ce type d'alimentation se rapproche beaucoup du jeûne, quant au but recherché. En fait il s'agit d'une mono-diète, à base de riz complet, auquel on ajoute des tisanes en petite quantité et ceci pendant dix jours maximum.
Le régime est difficile à suivre et il ne constitue là encore qu'une technique d'épuration du corps. Il n'est pas recommandé de le faire pour maigrir. L'organisme sort de cette péreuve très secoué, et si l'on n'y veille pas on reprendra très vite du poids.
Attention à l'hygiène intestinale, indispensable avant la mise en route de ce régime, les intestins risqueraient de s'encrasser et de se bloquer.
- Le régime Hollywood : Il est conseillé de ne manger que des fruits (jusqu'à 2kg par jour), ce qui peut entrainer des troubles intestinaux ches les personnes sensibles (colites dues à l'excès de sucre, de fibres et de cellulose). Ceci n'est valable que pendant vingt-quatre heures, pour épurer l'organisme, pour compenser des repas trop copieux chargés en produits animaux.
L'organisme va devoir puiser dans ses réserves pour toruver les protéines, les lipides et les minéraux absents dans ce type d'alimentation. Ce régime ne peut être poursuivi longtemps. Il est trop déséquilibré. Le retour à une alimentation normale entrainera, là encore, une inévitable prise de poids.
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- Le régime Atkins : Il consiste à supprimer toute source de sucre, y compris le pain, les céréales, les féculents et les fruits. Ce régime est essentiellement basé sur la consommation de protéines et de graisses. Il autorise même la charcuterie et les crèmes.
En l'absence de sucre alimentaire, l'organisme doit trouver le sucre nécessaire à son fonctionnement par la transfromation de graisses en sucre. cette alimentation est très déséquilibré. Elle peut être même dangereuse si l'on est sujet à un excès de cholestérol, d'urée ou d'acide urique. Il y a alors risque de maladies métaboliques, et cardio-vasculaires (goutte, urémie, artériosclérose, phlébite).
Attention! Le régime Atkins est à prohiber pour les femmes qui prennent la pillule anticonceptionnelle : les risques de maladies circulatoires en seraient considérablement augmentés.
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- Le régime dissocié : il s'agit de ne prendre qu'une seule catégorie d'aliment par jour ou par repas, ce qui est moins perturbant. Aussi, le repas sera constitué soit de fruits, soit de légumes, soit de viande, soit de laitages, etc., sans aucune association alimentaire. Les quantités ne sont pas limitées, mais ce procédé déséquilibre forcément l'organisme qui ne peut absorber à un moment donné qu'un type d'aliment : protéines, glucides, lipides ; le corps va réagir à ce régime en fabriquant des réserves et donc des kilos en trop.
Si cette méthode, qui handicape gravement la vie relationnelle, permet de passer un cap difficile lors de problème digestifs sérieux, elle n'est pas à suivre comme un régime amaigrissant.
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- Le Weight Watcher : Il s'agit d'une discipline de groupe et il semble que l'émulation favorise de bons résultats, chacun se soumettant avec zèle pour réussir aussi bien, sinon mieux, que les autres. Il y a un revers de la médaille : ceux qui maigrissent moins vite peuvent éprouver un sentiment de frustration et se décourager.
Le régime préconisé a, d'autre part, le tort de ne pas se préoccuper de la qualité des aliments (céréales complètes, aliments biologiques, huiles de première pression à froid...). Mais de tous les régimes actuellement en vogue, c'est assurément le moins mauvais."
Source : Dr Alain Bondil et Marion Kaplan "L'alimentation de la femme enceinte et de l'enfant selon l'enseignement du Dr Kousmine", Ed. Robert Laffont, Paris, 1991, p 61-63
A cette liste non exhaustive je rajouterai qu'il existe également la méthode Dukan (le mot méthode est choisi pour contrebalancer l'austérité du mot régime) qui ressemble fort au régime Atkins, fort en vogue durant les années 70. La méthode Dukan est tout aussi dangereuse pour la santé que le régime Atkins, pousse à certaines compulsions alimentaires et fait reprendre tous les kilos perdus, si ce n'est plus une fois le régime la méthode terminée.
" Et les protéines animales, qui sont le fondement du régime Dukan, posent d’autres problèmes : « Elles sont très acidifiantes et déséquilibrent le pH de l’organisme lorsqu’elles sont consommées seules. À la longue, la répétition de la phase d’attaque du régime Dukan augmente les risques d’ostéoporose et accélère l’oxydation de l’organisme », conclut Ève Villemur, nutritionniste comportementaliste." Source : Psychologie.com
De plus, les régimes qui utilisent l'indice de masse corporelle comme référence sont loin d'être fiables. En effet, l'IMC est une aberration car il ne prend pas en compte la masse osseuse, musculaire, et graisseuse. On se concentre sur des chiffres qui ne veulent absolument rien dire et qui tendent encore plus à classer les gens dans des catégories auxquelles ils n'appartiennent pas. Une personne qui fait de la musculation, par exemple, aura une masse musculaire plus importante qui ne sera pas comprise dans l'IMC, et elle se situera en surpoids par rapport à ces chiffres, voir obésité. Alors que bien sûr, elle n'est ni en surpoids, ni obèse.
Ce qu'il faut garder en tête, c'est qu'il n'existe pas une méthode miracle, un type de régime idéal pour tout le monde. Chacun possède un métabolisme différent, une génétique différente, de ce fait, tout le monde ne maigrit pas de la même manière, et inversement tout le monde ne grossit pas de la même façon. Un régime qui ne prend en compte que l'aspect "nutritionnel" ou "calorifique" donne beaucoup moins de chance de réussite car les kilos superflus possèdent différentes causes sous-jacentes. Cela peut provenir d'un dérèglement hormonal, à la suite d'un traitement médicamenteux, de mauvaises habitudes alimentaires, suite à l'arrêt du tabagisme, à la suite d'une grossesse, de stress chroniques, d'un choc émotionnel, d'angoisses, de problèmes psychologiques diverses, ... Même si le terrain génétique est un facteur favorisant une pris de poids plus rapide, il existe autant d'évènement en cause dans la prise de poids qu'il y a d'individus sur terre, car nous sommes tous différents émotionellement et au niveau métabolique, alors pourquoi existerait-il une seule méthode miracle?
Tout d'abord, le mot "régime" a vu son sens galvaudé avec les années, il a perdu sa signification première. Il est devenu synonyme de privation, frustration, perte de poids, alors que le mot "régime" signifie simplement la manière dont nous nous nourrissons.
On parle de "faire un régime" lorsque nous désirons perdre du poids, mais c'est un abus de langage qui engendre comme conséquence une perte de repère alimentaire. Si le mot régime est synonyme d'un mode alimentaire permettant de perdre du poids, quel est le mot pour dire "s'alimenter de manière adaptée, saine et équilibrée"? Il n'en existe plus, tout comme il n'existe plus de repères alimentaire. C'est pourquoi les pouvoirs publics se sentent dans l'obligation de se charger de l'éducation alimentaire de la population avec des campagnes du style "manger-bouger".
A force d'être constamment dans cette volonté (forcée) d'être toujours plus mince, à force d'être matraquée par les publicitaires pour la dernière friandise ou boisson à la mode, à force de devoir jongler entre les enfants, les courses, les cours (quand on est étudiant), le boulot, le ménage, les sorties, le stress de la vie quotidienne on va (pour beaucoup mais pas pour tous) à la facilité que nous proposent les rayons des supermarchés et on en a oublié l'essentiel : savoir se nourrir correctement. Beaucoup de gens qui consultent un nutritionniste recherchent, derrière leur demande de perte de poids, une aide pour réapprendre à manger, pour rééquilibrer leur alimentation, voir une aide psychologique. Beaucoup de gens commençant, sans aide professionelle, un régime amincissant recherchent également cette même prise en charge au travers de différents ouvrages, et, cherchent aussi souvent à se plaire d'avantage pour correspondre à l'idéal d'eux-même. Mais ils ont cette idée consciente ou non que quelque chose cloche dans leur alimentation vu qu'elle leur fait prendre du poids à la base, et qu'il faut donc y remédier en changeant quelque chose. Oui mais quoi?
On se retrouve perdu face à toutes ces informations, ces propositions de régimes, ces promesses miracles. On tente, on teste, on perd, on gagne.
Les régime en vogue peuvent permettre de perdre du poids, mais ils n'insistent pas sur l'alimentation quotidienne, sur la phase après régime amincissant qui, souvent, est décevante car l'on reprend ce que l'on perdu, si ce n'est plus. Souvent, il se concentre sur la perte de poids, nous accompagne durant cette épreuve, durant même les phases dites de réadaptation. Seulement, au final, on n'a rien appris sur la manière de bien s'alimenter, et l'on se retrouve encore plus démunis qu'avant, ne sachant plus qui ou quoi croire. On retourne bon gré mal gré à nos anciennes habitudes que l'on essaie malgré tout de changer, mais parfois c'est trop dur. Soit on alterne les périodes dites de régime et d'alimentation selon notre routine (le yoyo), soit on est au régime sans arrêt et jamais on ne s'autorise (ou alors que très peu) d'écarts. Notre vie alimentaire se résume à calculer sans arrêt ce que l'on mange, ce que l'on a mangé, car on prend, on perd du poids.
Aucun régimes dits amincissants ne propose de considérer les causes sous-jacentes de la prise de poids. Ils se concentrent sur ce qu'il y a perdre, point. Pour espérer une telle approche mieux vaut alors se tourner vers un profesionnel comme un naturopathe, ou un nutritrionniste comportementaliste,entre autres.
Nous avons alors besoin d'une rééducation alimentaire, pour réapprendre ce qu'est réellement manger. Pour réapprendre également à être bien dans son corps, suivant sa morphologie. A accepter son corps, ses formes, accepter le temps qui passe. Travailler sur soi-même et accepter les aléas de la vie, accepter sa propre vie.
L'alimentation va aussi de paire avec l'amour. L'amour que l'on reçoit des autres, que l'on a reçu, l'amour que l'on donne, mais aussi l'amour dont on a manqué, l'amour que l'on ne se donne pas et que l'on ne s'est pas donné.
Faire une rééducation alimentaire c'est apprendre à se passer de régime amincissant, car c'est apprendre à manger sainement et équilibré. C'est ne plus avoir besoin de maigrir, car le corps a ce dont il a besoin. C'est pouvoir se faire plaisir quand on en a envie, sans calculer car lorsqu'on a une alimentation équilibrée, on ne grossit pas lors d'excès. C'est également s'informer et s'instruire sur ce que nous mangeons (et c'est très important) afin de contribuer chaque jour à donner un peu plus d'amour à notre corps.
Car un régime ce n'est pas une réadaptation alimentaire de quelque semaines ou mois, ou des privations pendant quelque temps, un régime alimentaire c'est au quotidien, c'est au jour le jour. Un régime alimentaire c'est connaitre ce qui est bon ou mauvais pour chacun de nous, c'est se renseigner auprès de sources fiables, sérieuses et non influencées par des lobbys de l'agro-alimentaire.
Chacun possède son propre régime alimentaire car il doit être adapté à son mode de vie, son âge, son sexe, sa typologie, ... Un régime alimentaire se fait au quotidien tout en respectant autrui, son propre corps, son moi intérieur, mais toujours en conscience de ce que cela pourrait induire sur son propre corps, afin de ne pas lui nuire. Car polluer son organisme avec un certain mode de pensée ("je suis gros", "je suis moche", "je m'aime pas", "je dois maigrir", ou une certaine forme d'alimentation (comme l'alimentation industrielle) pollue également l'esprit. Nous n'avons donc plus l'esprit clair, nous ne pouvons plus envisager sereinement notre vie. Ce n'est pas pour rien que l'on dit un esprit sain dans un corps sain.
Et s'empêcher de manger n'a jamais fait maigrir!
